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Relais Femmes Naninne
2 septembre 2016

LETTRE OUVERTE D’UNE PRISONNIÈRE D’OPINION LIBÉRÉE - PHYOE PHYOE AUNG

Phyoe Phyoe Aung

Phyoe Phyoe Aung est une jeune militante et Secrétaire générale de la Fédération des syndicats étudiants de Birmanie (ABFSU) - l’un des syndicats d’étudiants les plus importants au Myanmar. Elle a été détenue avec 70 autres étudiants et militants depuis le 10 mars 2015 après avoir été arrêtée pendant une manifestation d’étudiants. Ceux-ci protestaient contre la nouvelle loi relative à l’éducation nationale qui limite, à leurs yeux, les libertés académiques. Phyoe Phyoe Aung et plus de 100 autres dirigeants et étudiants militants ainsi que leurs partisans ont été inculpés de toute une série d’infractions pénales en lien avec ces manifestations ; beaucoup d’entre eux risquaient des condamnations qui peuvent entraîner des peines de plus de neuf ans d’emprisonnement.

 Le 8 avril 2016, le tribunal de Tharrawaddy a abandonné tous les chefs d’inculpation portés contre les étudiants qui avaient manifesté à Letpadan le 10 mars 2015. Dans un premier temps, Phyoe Phyoe Aung n’a pas figuré parmi les personnes libérées parce qu’elle devait répondre d’autres chefs d’inculpation devant d’autres tribunaux, et il semblait qu’elle pourrait devoir attendre la fête de l’eau au Myanmar avant d’être remise en liberté. Cependant, le vendredi soir, tard dans la nuit (heure du Myanmar), nous avons appris que tous les chefs d’inculpation portés contre elles avaient été abandonnés. Elle est maintenant de retour à Yangon et a retrouvé ses proches - et son mari James (alias Lin Htet Naing), qui a également été libéré le même jour.

Elle vous a écrit une lettre pour vous remercier de votre soutien...

 

Chères amies et chers amis d’Amnesty International à travers le monde,

Je m’appelle Phyoe Phyoe Aung. Vous êtes nombreux à vous être mobilisés pour me libérer de prison et à m’avoir envoyé des lettres de soutien durant mon incarcération. Je tenais à vous répondre à tous depuis ma libération et je m’excuse de ne le faire que maintenant.

En tant que fille d’un ancien prisonnier politique, je connais très bien le nom d’Amnesty International, et dès mon plus jeune âge j’avais entendu parler de vos campagnes pour libérer les prisonniers d’opinion, notamment Aung San Suu Kyi. En 2015, je suis moi-même devenue une prisonnière d’opinion adoptée par Amnesty International. J’ai par la suite reçu énormément de cartes postales, de cartes faites à la main avec des dessins d’animaux adorables, pleines de bons sentiments, des lettres d’encouragement et de magnifiques poèmes venant de personnes du monde entier. Je continue à recevoir vos lettres par le biais du bureau d’Amnesty International, ainsi que par d’autres organisations de défense des prisonniers politiques. Je compte rassembler certaines de ces lettres et cartes et les utiliser pour créer une archive de l’histoire des prisonniers politiques.

Je suis si reconnaissante envers Amnesty International et toutes les personnes qui ont participé à la campagne pour ma libération. Les mouvements internationaux comme le vôtre font pression sur les gouvernements pour obtenir notre liberté physique, mais le fait de savoir que vous êtes solidaires de notre épreuve nous aide aussi sur le plan mental.

Nous sentons que les organisations internationales comme Amnesty International n’oublient jamais les personnes qui subissent des injustices dans leur combat pour la démocratie et les droits humains. Les grandes campagnes de solidarité d’Amnesty International nous aident dans notre combat pour les droits humains, car des personnes vivant dans le monde entier aiment les droits humains et luttent pour leur réalisation. Nous devons être forts et nous souvenir de l’importance de lutter tous ensemble.

Je tiens à remercier du fond du cœur chacun d’entre vous. Pas juste pour votre travail de campagne pour ma libération et celle des autres prisonniers, mais aussi pour nous avoir permis de garder espoir et foi en nos opinions. J’espère qu’ensemble nous continuerons de lutter jusqu’à ce que notre rêve commun de droits humains et de justice pour tous soit une réalité.

Cordialement,

Phyoe Phyoe Aung

 

 

Pour rappel  : le Relais femmes se réunit une fois par mois le mercredi matin. Plus d'infos? 081/40 09 24

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